Séides d'Aazarh
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Forum du Club de jeux de figurines de Louvain-la-Neuve : les Séides d'Aazarh
 
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 Truc sans nom

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Indiana Jokes
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MessageSujet: Truc sans nom   Truc sans nom Icon_minitimeSam 21 Fév 2009 - 22:14

Tout d'abord, un grincement...

Celui de la vieille lampe encore allumée qui pendait au bout de son fil et se balançait dans les restes du centre de rétention. Cela faisait maintenant longtemps que la ville de Mura avait été abandonnée. Tellement longtemps que même l'odeur persistante de café qui envahissait les rues près du « Voyageur » s'était envolée pour toujours. Les murs étaient vieux, la poussière devenue la reine des lieux. La clinique avait perdu ses couleurs blanches, et les meubles à l'intérieur étaient tous éventrés et détruits.
Les habitants avaient depuis longtemps désertés les rues et les habitations. Jimmy l'ancien ne racontait plus d'histoires aux passants contre quelques crédits. Il était maintenant mort, comme tous les autres qui n'avaient pas eu les moyens de déménager vers les étages supérieurs de la ruche. Mort et dévoré par les rats dans un endroit dont on ne se souviendrait probablement jamais. Car telle est la loi de la ruche : grimper pour survivre.

Il arrive toujours un temps où ce qui est neuf devient vieux, ce qui est haut devient bas. Et lorsque ce temps arrive, il faut monter, toujours plus haut. Monter plus vite que les rats, plus vite que les lacs d'acide, plus vite que les émanations toxiques et plus vite que les mutants qui règnent en maître sur le sous-monde. Les spiriens ne connaissent pas ce problème, car se sont eux qui bâtissent les nouveaux étages de la ruche, ce sont eux qui permettent l'élévation du monde. Mais les ruchiers ordinaires ne peuvent pas toujours suivre. Lorsque l'amoncellement de déchets et autres horreurs qui remplit chaque jour un peu plus le sous-monde oblige les peuples à grimper, beaucoup n'en n'ont pas les moyens.

C'est ainsi que Mura s'est éteinte. Lentement, laissant la crasse et la poussière l'envahir. Sentant la fin approcher, les gens s'en allèrent, sans regarder derrière eux. La clinique fut la première à fermer ses porte, tandis que les divers bars furent les derniers piliers de la civilisation encore debout lors des dernières heures. Les dernières heures avant les premiers pillages, qui annoncent véritablement la mort de la ville. Lorsque ce qui reste de la population s'en donne à cœur joie pour brûler, saccager et voler ce qui peut encore l'être, une ville meurt. Mais une ville a-t-elle une âme? Un vieil ami m'a un jour raconté que les lieux ont des âmes, et que ces âmes sont une sorte de miroir qui reflète en vérité les âmes de ceux qui y vivent.

J'ai moi même vécu les derniers instants d'agonie de Mura, il y a quelques années. Et aujourd'hui, je me tiens à nouveau face à la porte de ce qui avait été mon foyer dans une autre vie. C'était plus le hasard qui m'avait conduit là, enfin je le pense. Mes pas avaient sans doute été influencés par mon inconscient, mais j'étais pourtant persuadé d'avoir tout oublié de ce passé. Pas assez apparemment.

Ensuite, un coup de feu...

Plus de doutes possibles, l'affrontement avait commencé. Plusieurs détonations se font maintenant entendre à l'autre bout de la rue St Karolov. J'enfonce la porte d'une coup de pied, mais celle-ci préfére se briser en plusieurs morceaux plutôt que de me laisser le plaisir de s'ouvrir. J'enjambe alors les restes et à ma grande surprise, le conapt n'a presque pas été pillé. Je retrouve là divers objets qui semblent m'avoir attendu tout ce temps. Une vieille table à laquelle il manquait un pied, deux ou trois couverts tordus. Quelle merde, pourquoi je suis revenu? ce n'est décidément pas le moment. Je chasse mes souvenirs d'un geste futile de la main avant de courir vers la fenêtre Sud. Elle a été condamnée par quelques planches de bois clouées en travers que j'arrache rapidement. Je brise ensuite la vitre et sort mon arme des chiffons que j'utilise pour son transport. Je la déballe précautionneusement et je souffle dessus, plus par maniaquerie que par réel soucis de propreté, car cela faisait bien longtemps qu'on avait pas vu de la poussière sur mon authentique carabine à canon long. Une merveille relativement rare que j'avais eu du mal à me procurer à l'époque dans la ruche. Mon attention se tourne alors complètement vers ce trésor que je chérissais presque autant que mes propres yeux. Vissant soigneusement le tube silencieux au bout du canon d'un bon demi mètre. J'avais moi même repeint l'entièreté des pièces d'un gris sombre il y a fort bien longtemps, pour éviter que la lumière artificielle ne se reflète sur les quelques pièces métalliques de l'appareil, risquant de me découvrir. J'accroche maintenant la lunette de visée électronique sur son rail, et le glisse lentement jusqu'au déclic. Tous ces gestes, je les avait réalisés des centaines de fois, je les connais sur le bout de mes doigts, et pourtant j'éprouve encore un léger plaisir a les accomplir.

Les fusillades se font plus intenses, c'est mon tour, je le sais. Ces enfoirés vont goûter à mon calibre. Je passe mon arme par l'ouverture et la recouvre d'un tissu sale. Je m'installe soigneusement sur l'appui de fenêtre et je retiens ma respiration. J'ai ma cible en vue depuis quelques instants. Ce salaud tire sur mes camarades avec une arme laser. Manque de chance pour lui, le laser, ça signale aussi sa position. Je tire. La détonation résonne dans toute la pièce. J'entends un cri et les tirs de laser se taisent. Un sourire au coin des lèvres, je recharge lentement mon arme et me remet en position. Je murmure un petit « au suivant » pour moi-même. Mais alors même que je m'apprête, mon regard s'accroche au mur Nord du conapt, bien décidé à rester collé là, comme une mouche dans une toile d'araignée. Je viens de remarquer ce tableau, ce maudit tableau. Elle était toujours là, cette antique représentation d'un sois-disant ancêtre familial qui me regardait durement. De grosses goutes de sueur se mirent à couler le long de mes tempes. Je respirait de plus en plus bruyamment. Toute mon enfance, ce vieil homme m'avait dévisagé d'une façon si hautaine que je le l'avais jamais oublié. Je serrais mon bijou fort contre ma poitrine, tentant vainement de me calmer. Bon sang, ressaisis toi, me criais-je. Le tic tac de l'horloge résonnait fort dans ma tête. Bon sang ! L'horloge, elle n'est plus là depuis bien longtemps, elle doit traîner quelque part et a moitié déchiquetée. Alors d'où vient ce maudit tic tac? Je deviens fou, c'est clair. Les murs de la pièce commencent à se rapprocher, je sens mon cœur se joindre à l'horloge, je pousse un cri avant de perdre connaissance.


Dernière édition par Indiana Jokes le Jeu 28 Mai 2009 - 23:53, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Truc sans nom   Truc sans nom Icon_minitimeLun 2 Mar 2009 - 1:11

À la différence de Mura, Dark Lake City n'était pas une de ces villes qui sont bâties au sein de la ruche. Il arrive parfois en effet qu'une ville soit bâtie dans le sous-monde, mais le mot ville ne convient pas réellement pour désigner ces amas de débris qui constituent des habitations. Même les bidonvilles les plus crasseux ont encore de l'allure à côté des villes du sous-monde. Ces dernières sont souvent le repère des individus de la pire espèce. Les bandits recherchés, les ruchiers à court de moyens pour monter et les gangs aux services des maisons en transit entre deux de leurs territoires. Dark Lake City, comme toutes les villes du genre, s'axait autour d'un établissement qui se faisait appeler une taverne. Elle était entourée d'un bon nombre d'abris, allant d'un vieux container à une grande caisse de carton, munis d'un feu pas trop éloigné, et parfois même d'un meuble ou deux. On y trouvait également un ou deux receleur, étalant une marchandise miteuse récupérée généralement sur des cadavres et vendue à un prix exorbitant du fait de la concurrence peu élevée. Ici, chacun fait respecter sa loi par la force et tout réussit à qui sait rester discret.

Bon sang, ma tête. Une douleur sans pareil au fond du crâne, bien pire qu'après une cuite monumentale. Je cligne des yeux deux ou trois fois pour faire partir le voile flou qui m'aveugle. Je veux me frotter les yeux, mais je me rend compte que mes poignets et mes chevilles sont attachés. Je me redresse et jette quelques coups d'œil à gauche et à droite pour analyser les lieux. J'suis dans une pièce sombre et carrée, d'environ deux mètres sur trois, sans le moindre aménagement. Il y a une sale odeur d'alcool et un rideau déchiré à la place de la porte en face de moi. Je n'ai plus le moindre équipement, juste quelques vêtements. Plus de doutes, j'ai été fait prisonnier, et dans ces cas là, on ne peut faire que deux choix. Faire confiance à tes potes en espérant qu'ils viennent te chercher, ou faire confiance à toi même pour te sortir de cette merde. Pas de temps à perdre, je suis déjà en train de me contorsionner pour sortir de ce traquenard. Pas facile. Je tire de toutes mes forces, mais ces salauds ont bien fait leur boulot. Pas moyen de me défaire de ces foutues cordes. À ce moment, mes jambe glisse et je chute bruyamment sur le sol. Je ne fais plus le moindre bruit et tend l'oreille. J'entends des voix lointaines qui viennent dans ma direction. Cette fois, c'est foutu pour l'évasion, ils vont savoir que j'ai repris mes esprits. Quelqu'un tire le rideau et entre dans la pièce avec une vieille lampe à huile. Une forte vois féminine m'interpelle.
-Alors mon gros, enfin réveillé?
Devant moi se tient une bonne femme assez grande et habillée légèrement avec du cuir noir. Elle a noué ses cheveux en une longue tresse qui atteint presque le sol dans son dos et j'aperçois un holster ainsi qu'un couteau de combat accrochés à sa taille.
-Putain, une Esher, fallait que ça tombe sur moi.
Elle rigole, puis pose un pied sur mes jambes et continue.
-Contente de voir que t'as encore assez de cervelle pour en reconnaître une quand tu la vois, vilain petit mâle.
Elle appuie un peu plus avec ses bottines sur mes tibias. Quelle merde quand même. Sur tous les foutus connard qui passent par le sous-monde, il a fallu que je sois ramassé par des Esher. Mais je tire une drôle de tête quand elle reprend.
-Alors, mâle, raconte moi ton histoire, tu viens d'où? Quelle maison? Quel gang?
-Comment? C'est pas vous qui m'avez chouré mon équipement? Il y a ma marque de fabrique là dessus.
-Écoute mon gars, on était pas les premières à te tomber dessus apparemment. Quand on est passé, il te restait juste les loques qui te servent de vêtements. Alors, quelle maison?
Merde, ça veut déjà dire que je peux faire une croix sur toutes mes affaires. Mais au fond, quelles affaires? Je me souviens pas avoir jamais possédé quoi que se soit. Et puis en parlant de maisons, je les connais toutes très bien, mais je me rappelle pas en faire partie d'une.
-Alors mon gros? T'as perdu ta langue? File moi au moins ton nom.
Mon regard s'arrête au milieu de nulle part. Ma putain de mémoire, j'ai perdu ma putain de mémoire. Je me souviens même pas de mon propre nom. J'imagine que je suis un ganger, vu ma façon de penser et mes connaissances, mais je sais absolument pas de quel gang ni que quelle maison. Et ça, c'est très mauvais pour moi. Quand elles vont se rendre compte qu'elles peuvent pas espérer une rançon pour ma pomme, soit elles me tuent sur place, pour le plaisir, ou elle me vendent comme esclave dans une mine de fer. Il me reste qu'une seule chose à faire.
-Je raconterais tout ça à ton chef...heu, j'veux dire, à ta chef.
-Ok, amène toi.
Comme je l'espérais, elle tranche les liens de mes chevilles avec son couteau. À ce moment, je lui balaye les pieds avec mes jambes. Elle tombe. Je me relève le plus vite possible et je l'enjambe d'un saut. Plus qu'une seule idée en tête, courir. Je passe le rideau en trombes. Là m'attend un choix, je suis sur un échafaudage. Droite ou gauche? Pas le temps, je fonce sur la gauche, j'entends déjà la donzelle hurler des injures dans mon dos. Je dévale une sorte d'escalier en quelques secondes. Et enfin, je touche le sol. Et en plus, je connais ce sol, c'est celui de Dark Lake City. Je n'ai pas le moindre souvenir d'être passé ici, mais une chose est sûre, je connais bien cette ville. Il y a des passants, ils me regardent traverser les rues. Aucun ne bougera le petit doigt, ni pour m'aider ni pour m'attraper. On est dans le sous-monde ici.

La ville est très sombre, mais mes yeux sont déjà bien rodés à ce genre d'exercices. Je passe devant la taverne du bled, une vieille cabane avec quelques tables improvisées. La sortie doit plus être très loin. Si j'arrive jusque là, je pourrais me planquer et défaire mes liens à mon aise. Si seulement j'arrive jusque là. C'est d'ailleurs étonnant que personne ne m'ai collé une balle entre les omoplates. Je dois être bénis. Mais après avoir franchi le ruisseau qui traverse la ville de part en part, une femme énorme déboule du coin de rue. J'ai jamais été très solide comme gars, mais celle-là, elle a une tête en plus que moi et plus de muscle que je n'en aurais jamais. J'ai déjà vu des balaises autrement plus coriaces, mais venant d'une femme, ça impressionne. Je freine comme je peux, et tente une esquive sur le côté. Manque de bol, on dirait qu'elle avait anticipé ce que j'allais faire. Elle m'attrape par le col de ma veste d'une seule main et me projette en arrière. Je tombe sur le dos, la vache ça fait mal. J'ai même pas le temps de me relever qu'elle m'a déjà attrapé les bras et mes les tords de sa main droite. Je hurle, elle maintient la prise. Et déjà, celle de tout à l'heure m'a rejoint. Elle fulmine. On dirait presque que des éclairs lui sortent des yeux. Elle sort un pistolet mitrailleur et me le plaque sur la tempe en criant.
-Putain, voilà pourquoi je peux pas saquer les petits cons dans ton genre !
Alors, c'est comme ça que je meurs? En même temps c'est pas une grande perte. Je sais même pas comment je m'appelle. Je ferme les yeux et attends la balle qui doit me traverser le cerveau. Mais à ce moment, le monstre dans mon dos prend la parole, avec une voix beaucoup trop fluette pour un corps si imposant.
-Laisse tomber May, on en a besoin en état pour toucher les creds.
J'ouvre alors les yeux, elle n'a pas lâché son flingue, elle respire fort. La tension me fait déglutir. Puis enfin, elle range son arme. Je pousse un soupir de soulagement avant d'encaisser le pire coup de pied de ma vie. J'ai l'impression que toute la douleur du monde vient de s'installer dans mon entrejambe. Celle de derrière me lâche, je me plie en deux.


Dernière édition par Indiana Jokes le Jeu 28 Mai 2009 - 23:54, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Truc sans nom   Truc sans nom Icon_minitimeVen 10 Avr 2009 - 19:42

Le retour dans la pièce sombre s'est plutôt mal passé. Une torche brûle dans le fond et fait danser les ombres sur les murs crasseux. Cette fois, je suis carrément ligoté sur une chaise. Un peu de sang coule de ma lèvre inférieure et de mon arcade sourcilière gauche. J'ai du mal à garder la tête droite, les muscles de mon cou me font mal. Cela fait longtemps que j'ai arrêté de lutter. C'est bizarre, mais j'ai l'impression d'avoir déjà vécu ce genre de scène. Sand doute un résidu de mon ancienne vie, celle que se cache au fond de mon petit cerveau. La fille rousse à la longue tresse à demandé pour faire elle-même l'interrogatoire, je n'ai pas été vraiment étonné. Ça va faire bientôt une bonne heure qu'elle me tabasse. Ou bien seulement quinze minutes? Je n'ai pas vraiment de notion de temps ici, surtout avec tous les coups sur la tête que j'ai reçu. Elle tourne autour de moi, comme un prédateur. Elle me lance.
-Toujours la mémoire qui flanche?
Comme je ne réponds pas, elle continue.
-Tu sais, il vaut mieux que tu parles, c'est dans ton propre intérêt. Si on apprend rien de toi, on va soit te tuer, soit te vendre comme esclave. Alors, ton nom?
-Appelles moi comme tu veux.
Sur ces mots, elle m'enfonce son poing dans le nez. Il est déjà cassé depuis longtemps, bien avant que j'atterrisse dans ce merdier. N'empêche que la douleur est là. Ma chaise bascule un peu en arrière, et je manque de tomber à la renverse. Je respire un grand coup et crache sur le sol. C'est quand même dingue de se faire écraser comme ça par une gonzesse. En même temps, je me demande si j'aurais été mieux dans un autre gang.

Mon attention revient sur la fille. Elle recommence son petit numéro avec son couteau. Elle le fait tourner dans sa main droite, et s'arrange ensuite pour faire luire le tranchant à la lumière de la torche. Elle vient ensuite s'asseoir sur mes genoux.
-Alors, qu'est-ce qu'on va découper cette fois, me murmure-t-elle à l'oreille.
Mon rythme cardiaque s'accélère, comme à chaque fois. Cette fille est plus sadique que je le croyais possible pour une femme. Elle commence par faire glisser la lame quelques fois sur mon torse, m'entaillant légèrement la peau. D'un geste rapide, elle pointe alors le couteau sur mon œil droit. Mon visage tout entier tremble. Bon Dieu, qu'est-ce que j'aurais aimé me trouver ailleurs en ce moment même.
-Non, dit-elle. Tu perdrais trop de valeur une fois borgne.
Elle attrape alors le contenu de mon pantalon et serre fort.
-Tu as de la chance que je n'aie pas le droit de t'enlever ceci, sinon il y a bien longtemps que tu m'aurais tout dit.

Elle relâche sa prise. Je respire à nouveau. Elle se trompe sur ce point. Si j'avais quelque chose à dire, cela ferait longtemps que je l'aurais dit, avant même que ça commence je crois. Je suis pas un de ces gros durs à cuire ou un type avec un sens de l'honneur, je suis juste moi. Sans crier gare, elle m'enfonce le couteau dans le bras gauche. La souffrance est immédiate. Je hurle de douleur, puis serre les dents. Elle laisse l'arme blanche en place dans ma chair, puis ajoute.
-Je t'avais prévenu, blondinet. Je suis pas d'humeur.
Elle agite alors le couteau dans ma plaie. Je dois lutter pour ne pas perdre connaissance face à la douleur insoutenable. Je serre encore un peu plus les dents. Mon sang chaud s'écoule le long de mon bras mutilé, la sensation est terriblement désagréable. Ma respiration se fait plus irrégulière.

Elle retire doucement la lame de combat de mes chairs et admire la couleur écarlate qui la recouvre. Oh putain c'est vraiment pas mon jour. Ensuite, comme chaque fois, elle attrape un morceau de ma chemise et elle essuie son poignard dans un coin pas trop sale. Je ne tiens plus.
-Merde, mais ça va durer combien de temps ces conneries? J'ai rien à vous raconter j'te dis !
Elle a pas l'air de cet avis.
-Ça prendra le temps qu'il faudra, blondinet. Et t'avises pas de me faire croire qu'il y a rien à faire sortir de ta petite caboche, je serais tellement déçue, et tu sais bien qu'il n'y a rien de pire qu'une femme déçue.
Une femme, elle en a de bonnes. Plutôt un monstre ouais ! En attendant, j'ai plus trop le choix, faut vraiment que je mitonne un truc crédible, là, maintenant, tout de suite. Bon, pour commencer, ne pas faire semblant de craquer maintenant qu'il ne se passe rien, attendre qu'elle recommence, ce sera plus réaliste. Ensuite, le plus dur, m'inventer une identité. Trouver un nom, ça devrait aller... Boris...Boris Meyer, ça me paraît bien, c'est correct. Maintenant, le plus dur, c'est de trouver une raison valable qui ferait que je voudrais cacher mon nom. Un Outlander? Non, trop dangereux, elles vont me vendre à prix d'or à l'Arbites. Chef de gang alors? Pourquoi pas, après tout je l'étais peut être. Maintenant j'espère que ça va aller, je me sens pas vraiment capable de mentir comme il le faut. Je tourne la tête pour la regarder et je me rend compte qu'elle va recommencer à me rouer de coups.

J'encaisse le premier coup de poing, mes côtes me font mal. Le deuxième m'arrache un cri lorsque mon épaule émet un léger craquement. Je crois que je suis prêt à raconter le plus gros bobard de l'univers maintenant.
-Aaaaaah, stop ! Boris, je suis Boris Meyer !
Elle s'arrête l'air intriguée.
-Allons bon, tu changes d'avis maintenant? C'est bien mon choux mais c'est suspect, alors même si c'est sincère de ta part, on va vérifier ça ensemble.
Sur ces mots, elle recommence de plus belle. Un coup de fracasse la mâchoire. J'ai mal, mais j'essaye d'articuler tant bien que mal.
-Putain, ok ! Je suis pas qu'un simple gars, je suis chef de gang.
Cette fois-ci elle s'arrête pour de bon.
-Mais c'est très bien tout ça, je me disais aussi que tu te faisais récalcitrant. Alors, explique moi tout grand chef, quelle maison? Quel gang?
Je crache mon sang pour parler plus facilement. Un nom me vient alors immédiatement à l'esprit, il sort de ma bouche sans même que j'y fasse gaffe.
-Les Black Hawkes, des Orlock.
Je suis impressionné du sang froid avec lequel j'ai balancé ce mensonge, ça doit être un résidu de mon ancienne mémoire. J'ai du connaître ce gang au moins de réputation. Quand je tourne mon regard vers elle, il semble clair qu'elle en a aussi entendu parler.
-Dingue ! Je savais que le vieux Ed' avait passé l'arme à gauche il y a quelques temps, mais je m'étais pas douté un seul instant que j'avais son successeur sous les mires depuis le début.

Alors c'est donc vrai, ce gang est bel et bien connu et il semble avoir une certaine réputation dans le coin. Faudra que je me renseigne si je m'en sors un jour.
-Bouge surtout pas mon choux, dit elle avec un rire sarcastique avant de quitter la pièce.
Ce n'est pas vraiment une situation beaucoup plus enviable, mais au moins ça me permettra de tenter encore une fois ou deux de me faire la malle. Je me libère alors de toute la pression que mon corps endolori à accumulé. Putain que c'est bon. Je lâche tous les muscles qui m'obéissent encore et regarde fixement le sol. Il est couvert de petites taches rouges, mon sang. Tout me paraît loin derrière maintenant. J'imagine avoir déjà vécu ce genre de moment dans le passé, mais redécouvrir ce soulagement de la « fin d'interrogatoire » est vraiment quelque chose de merveilleux.

Je relève la tête au moment ou la rouquine revient accompagnée d'une autre femme, plus vieille et plus maigre. Celle-ci porte de nombreuses cicatrices sur les parties du corps qu'elle daigne exposer. Elle prend la parole avec une voix posée.
-Alors Boris, on est calmé? Désolée de t'apprendre qu'on aura pas le temps de te laisser récupérer, on quitte la ville demain à l'aube. Mais un grand gaillard comme toi, ça devrait aller non?
Elle ponctue cette dernière phrase avec un demi-sourire moqueur. Je ne sais absolument pas de qui il s'agit, mais je la hais déjà. Elle reprend.
-On fait route vers Bullet Town, de là on devrait pouvoir prendre contact avec tes copains et organiser un rendez-vous. Penses un peu comment tes gars seront super content de te retrouver en un seul morceau.
C'est parfait, le voyage sera sans doute long, ce qui me laisse du temps pour me préparer un plan d'évasion. La brune s'en va, me laissant seul avec ma tortionnaire préférée.
-J'aurais aimé continuer notre discussion plus longtemps blondinet, mais Anna n'a pas l'air de cet avis, t'as de la chance. Maintenant, dors, ça vaudra mieux pour toi, on se lève tôt demain.
Elle sors alors de la pièce, emportant la torche. Je sens que passer une nuit attaché sur une chaise en bois et couvert de plaies va être une expérience aussi agréable que l'interrogatoire.
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MessageSujet: Re: Truc sans nom   Truc sans nom Icon_minitimeJeu 28 Mai 2009 - 23:56

Parcourir le sous-monde est une véritable épreuve, tant physique que mentale. Les chemins sont rares, jamais entretenus et scabreux. Le moindre faux pas peut vous briser une cheville et les éboulements de débris et d'ordures sont fréquents. Quand à l'esprit, il est toujours en éveil, prêt à se faire attaquer en permanence. Les yeux cherchant chaque coin un peu trop sombre où un ennemi aurait pu se cacher. Pourtant, c'est le lot quotidien des gangers. Obligés de se déplacer en permanence, pour ne pas être vulnérable à une attaque organisée., toujours à changer de plan de bataille. Certains groupes passent parfois plusieurs semaines sans s'arrêter plus de quelques heures en ville, pour se réapprovisionner. Il est relativement fréquent que l'on perde la trace d'un gang sur les routes du sous-monde, et qu'il ne refasse jamais surface. Embuscades, éboulements et autres coulées acides, ce sont les risques du métier.

Bon sang, ça va être plus chaud que prévu. J'ai les membres en morceaux, et mes plaies ont a peine eu le temps de cicatriser. Va falloir prévoir un coup fumeux pour m'en sortir, parce que c'est pas à la course à pied que je les aurais. J'ai déjà du mal à les suivre à la marche. Les chiennes, je suis sûr qu'elles se forcent. Elles pressent le pas pour que je me sente faible à leurs côtés. Ou alors j'suis tout simplement trop déchiqueté pour tenir le rythme. Je me souviens bien de l'aspect du sous-monde. Un gros tas de déchets, de rocailles, de ruines en tout genre. Mais je me souvenais pas que c'était si crevant de le traverser. En plus j'ai pas vraiment pris l'option « gros costaud endurant » à la naissance. Mes bottines trouées soulèvent de la poussière à chaque foulée dans cette jungle d'ordures. De la poussière. J'en ai avalé assez pour tuer n'importe quel filtre à air. C'est à se demander comment je suis encore vivant. Parce que vu la gentillesse sans pareil de ces gonzesses à l'égard des mec, l'eau m'est apparue plus précieuse que les crédits ces dernières heures. Elles veulent vraiment me faire crever ou quoi? Trimballer un prisonnier sur trois jours de marche vers la prochaine ville, c'est complètement dingue ! J'ai de moins en moins intérêt à moisir ici, pour sûr.

Je recommence à observer la compagnie dans la quelle j'ai échoué, c'est le bon moment pour récolter des informations. Pour commencer, j'en ai compté huit. Toutes plus sexy les unes que les autres si on omet la balaise, mais toutes plus dangereuses qu'un cyber-molosse qui a la rage. Bon, la première, celle dont je me méfie le plus, c'est la rouquine. Elle se fait appeler May, et il n'y a plus aucun doute sur le fait qu'elle me hait profondément et c'est réciproque. En même temps faut dire que notre première rencontre ne s'est pas super bien passée. Ni la deuxième d'ailleurs. Elle me surveille toujours du coin de l'œil, faudra que je m'en occupe si je tiens à mettre les bouts. Elle a un putain de regard méprisant à chaque fois qu'elle pose les yeux sur moi, ça m'énerve. Si j'ai bien compris, c'est une as du couteau... ça expliquerait l'agréable moment passé en sa compagnie dans une pièce obscure. Par contre, j'ai jamais vu une gonzesse aussi bien foutue. Pourquoi faut toujours que dès que je rencontre une jolie fille, elle aie envie de me tuer?

Heureusement, il y a la petite. Une jeune fille de 16 ou 17 ans. Je crois qu'elle s'appelle Johanna, mais elles l'appellent toutes « la petite », vu que c'est la plus jeune, et qu'en plus de ça elle est pas très grande. C'est marrant de voir un énorme flingue dans les mains d'une gamine. Elle est nouvelle dans le gang apparemment, et celle-là on peut voir de la pitié quand elle me regarde. Elle a pas encore eu bien le temps de devenir une vraie dure, elle débute dans le métier. Remarque, ça m'arrange. Non seulement elle va pas trop me poser de problèmes si je je me tire, mais en plus elle est gentille. La nuit dernière, quand elle a vu que je crevais de soif, elle est venue m'apporter un peu d'eau pendant son tour de garde. C'est bien la seule qui m'aie à la bonne.

Elles sont pas toutes comme ça malheureusement. Il y a Evy, la grosse balaise. Elle est pas si musclée que ça, mais sur une gonzesse, ça impressionne. Et puis elle est quand même capable de me soulever d'une main. Elle trimballe toujours un gros sac avec des bandes de cartouches qui dépasse. Mais le plus impressionnant c'est la grosse mitrailleuse qu'elle a accroché dans son dos. Avec un engin comme ça, je suis sûr qu'elle peut scier un mec en deux à plus de 50 mètres. Encore une douceur qui donne pas envie de se faire prendre en train de s'évader. J'espère au moins qu'elle vise mal.

Dans les modèles moins dangereux, il y a les jumelles. Kriss et Laya. On pourrais croire qu'elles sont ensemble, je les ai jamais vue à plus de 20m l'une de l'autre. Elles sont l'incarnation du stéréotype Esher : bien foutues, bardées de tatouages, de percings et autres babioles décoratives... et armées jusqu'au dent. Chaque partie de leur corps planque en fait un poignard, un flingue, ou encore une grenade ou deux. Ça me fait penser à un genre de prédateur. Avec un aspect attirant pour mieux te piéger ensuite. En plus vu que les autres gangs sont composés à 100% de mecs, ça doit être pratique.

Puis il y a la vieille aussi. Je sais même pas si elle a un nom, vu que tout le monde l'appelle Doc. Elle est la plus âgée, et de loin. Remarque, elle a su rester très belle pour son âge, mais elle risque pas trop de me courir après si je fous le camp. Elle a beaucoup d'expérience de terrain, mais apparemment comme elle avait pas les qualités pour mener des hommes, ou plutôt des femmes, elle a été reléguée au poste de ce qu'on pourrait qualifier de médecin. C'est elle qui me maintient en vie pour le moment. Elle m'injecte des anti-douleur régulièrement et vérifie que mes blessures ne s'infectent pas. Par contre, niveau communication, j'ai jamais vu quelqu'un d'aussi froid. Et pas seulement avec moi, je crois que je l'ai entendu ouvrir la bouche une fois ou deux depuis qu'on est partis. Elle fait peur, sans déconner. Mais au moins, elle me méprise pas, ou alors elle le cache bien.

Fin, je dis qu'elle me fait peur, mais il y a pire dans le genre. Luna elle fout vraiment les jetons. Elle a dû subir un genre de traumatisme il y a longtemps, parce que apparemment elle s'en est pas remise. Quand elle parle, ce qu'elle dit n'a pas vraiment de sens et ses yeux font des trucs bizarres. Elles la gardent en partie par pitié, mais aussi parce que j'ai jamais vu une éclaireuse de son calibre. Je me suis comment les Esher faisaient pour ramper avec une paire de loches en rigolant, mais Luna est capable de ramper bien plus vite que je ne le ferais jamais. Elle à l'art de disparaître soudainement, puis de réapparaître dans ton dos quelques minutes plus tard. Puis pour rajouter un peu de mystère sur le personnage, elle trimballe une lame assez spéciale? Ça ressemble à un couteau de combat, mais c'est beaucoup plus long. C'est plus court qu'une épée et ça n'a qu'un seul tranchant. Je sais pas où elle a trouvé ce bidule mais ça doit pas être facile à utiliser. Je la sentirais vraiment mauvaise de me retrouvé avec ce truc planté dans les omoplates en essayant de m'enfuir.

Et puis pour terminer, il y a Anna. Je me suis vite rendu compte après sa petite visite à l'interrogatoire qu'il s'agissait de la chef du gang. Ça me fait déjà tout bizarre de dire « la chef ». N'empêche qu'elle fait ça bien. Elle reste assez drôle avec les filles en général, pour gagner la confiance, mais dès qu'il faut donner des ordres, elle est pire qu'un ratskin qui garde le territoire de ses ancêtres. C'est vrai qu'elle doit montrer les griffes si elle veut rester à sa place, mais vu comment les autres la regardent, je crois pas que ce soit vraiment nécessaire. Je pense pas vraiment que ce soit pour son habilité avec les armes qu'elle a été choisie, même un kid vise mieux qu'elle, j'en mettrais ma main à couper. Mais avec le putain de charisme qu'elle a, elle avait pas vraiment le choix. Il y en a qui sont nés pour commander. Si j'étais sous ses ordres, je serais presque heureux de me plier en quatre pour elle. J'dis presque, parce que c'est toujours humiliant de se faire remettre en place par une mijole. Mais bon, j'suis pas sous ses ordres, et ça risque pas de m'arriver. Le problème avec elle, c'est que le coup de la diversion prendra difficilement si je me taille. Elle perdra pas son sang froid si je met le feu à une tente ou l'autre. En bref, faudra faire fort. Mais j'ai mon plan, patience, l'heure viendra...
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MessageSujet: Re: Truc sans nom   Truc sans nom Icon_minitimeJeu 28 Mai 2009 - 23:57

Le soleil ne se lève jamais dans la ruche. Le cycle des jours est assuré par un éclairage général et synchronisé à tous les niveaux de l'édifice. La lumière est déjà très faible en journée, elle devient quasi inexistante la nuit. De plus, de nombreuses régions isolées ne bénéficient pas d'autant de lumière que d'autres? Ainsi, le territoire des Delaques reste en permanence plongé dans une nuit artificielle suite à un dérèglement des néons. Cette caractéristique à première vue amusante a transformé les membres de cette maison en seulement quelques générations de façon spectaculaire. Leur peau est devenue très pâle et des maladies génétiques mineures se sont manifestées suite au manque de lumière. Ils sont obligés de porter des lunettes de protection hors de leur territoire pour préserver leurs yeux et ils sont tous systématiquement chauves. À l'opposé, la place du bazar de la ruche reste illuminé à toute heure du jour ou de la nuit artificielle. Beaucoup de commerçants se relaient sur une échoppe afin que celle-ci reste ouverte en permanence, à la joie des ruchiers insomniaques.

Deux jours... ça fait deux jours qu'on marche dans ce merdier. Et c'est pas encore fini. J'en peux vraiment plus, mais jambes me font souffrir à chaque foulée et mes liens me démangent atrocement. Maintenant que mes blessures sont refermées, faut sérieusement que je pense à leur fausser compagnie. Surtout qu'une fois arrivé, je donne pas cher de ma peau quand elles prendront contact avec les Black Hawks et qu'elles comprendront l'embrouille. Faut que je réalise mon plan ce soir, j'ai plus le choix. L'ennui, c'est que j'ai pas pensé à ce que je ferais après. Retourner en ville? La plus proche c'est Bullet Town, faudra que je me la joue discret si je veux pas tomber sur ces enragées. De toute façon je me vois mal jouer les solitaires dans le sous-monde, autant se tirer une balle tout de suite. Bon, c'est donc décidé, je me tire ce soir. Et advienne que pourra.

Une détonation me sort brusquement de mes pensées. Toute la troupe s'arrête en même temps que moi. Ça venait de notre gauche. Tout le monde reste silencieux, aux aguets, prêt à réagir au quart de tour. Et la confirmation vient quelques secondes plus tard, un second coup de feu, toujours provenant de la même direction. Anna prend la parole.
-Ok les filles, sortez vos armes, on va voir qui s'amuse à signaler sa position.
Quelle merde, c'est vraiment pas le moment pour un affrontement, j'suis attaché moi. En même temps, j'ai pas vraiment le choix. Et à la limite, c'est peut être maintenant qu'une occasion va se présenter. Soit je met les bouts, soit si c'est un autre gang, je me verrais bien changer de tutelle. Aller me faire faire prisonnier chez d'autres, c'est pas non plus une mauvaise idée, j'y serais beaucoup mieux et on ne voudra pas me tuer par pur plaisir. Enfin, normalement pas. Un petit sourire se dessine sur mes lèvres à cette idée.

Mais une fois en haut de la colline de déchets qui nous sépare des coups de feu, mon expression change. De l'autre côté de la colline, il y a une bande de types avec des robes rouges et noires, surmontées d'une capuche pointue qui cache leurs visages. Je n'ai aucun mal à reconnaître ces gars là : des Rédemptionnistes. J'avais pas envisagé le fait que j'aurais pu tomber sur pire que des Esher. Il n'y a aucun doute que si ces allumés me mettent la main dessus, ils préfèreront me faire brûler pour sauver mon âme. Cette bande de fanatiques religieux ne fait jamais de prisonniers. Je laisse donc tomber mon option de « changer de propriétaire ». Et quand je regarde autour de moi, je me dis que je suis pas le seul à être déçu. L'expression de confiance qu'il y avait sur le visage d'Anna il y a quelques secondes à déjà disparu. Faut dire qu'elles ont aucune chance, ces gars là sont au moins vingt, et je parie qu'on en voit qu'une partie.

À ce moment, j'aperçois le type qui a tiré les coups de feu. Son automatique fume encore quand il abaisse le bras. C'est le chef, pas de doutes, il a une belle toge, plus soignée que celles des autres et sa coiffe est beaucoup plus grande et décorée. En regardant mieux, je réalise que ce taré a même un masque en forme de tête de mort sur le visage. Ils sont vraiment allumés. Je dois pas être le seul à avoir noté ce petit détail, parce qu'on entend Laya crier.
-Putain, c'est Anderson !
Un bruit de fond apparaît à ces mots. Le stress et la peur se lit maintenant dans les yeux des gonzesses. Et moi, bête amnésique que je suis, ce nom ne me dit absolument rien. Je me tourne alors vers la seule qui risque de me répondre et je demande.
-Petite, c'est qui Anderson?
Elle tourne la tête vers moi, et me considère quelques secondes avant de me répondre.
-Le père Anderson est un fou furieux qui s'est taillé une légende il y a pas longtemps dans le sous-monde. J'ai entendu parler de lui avant de rentrer dans la gang.
Quand elle parle, je ressens une pointe de peur dans sa voix, et je me souviens à quel point les légendes peuvent impressionner, surtout les légendes vivantes. Elle continue.
-Ce type à fait un appel aux armes dans les rues des villes du coin pour aller purger les mutant et les infidèles en prévision de la fin du monde. Mais le pire c'est que ça a marché. Ça fait deux mois qu'ils brûlent et pillent tout ce qu'ils trouvent sur leur chemin. Mais c'est là que ça devient surnaturel. On raconte que la croisade a été exterminée jusqu'au dernier homme dans une embuscade menée par plusieurs gangs pour mettre fin aux pillages des environs. Mais quelques jours plus tard, Anderson a refait surface avec de nouveaux fidèles. À chaque fois qu'on croit l'avoir tué, il réapparaît dans les jours qui suivent. Dans son cas, la guilde des marchands à doublé la récompense pour sa capture ou sa mort.

Son récit est vite interrompu par une voix puissante mais néanmoins lointaine. Je tourne la tête pour voir que le fameux père Anderson s'adresse à nous avec les mains en porte-voix. Je tend l'oreille pour bien ressentir la majesté qui se détache de chacun de ses mots.
-... ne vous laissez pas tenter. Le monde n'est que pêché, nous devons le purifier avant que sa fin arrive. L'Empereur, bénit soit-il, nous montre le chemin. Mais il ne tient qu'à nous de l'emprunter. Il nous a chargé d'une mission divine ici bas, et j'ai bien l'intention de m'en acquitter …
Son sermon est vraiment impressionnant, et pour preuve, plus personne n'ouvre la bouche à présent. Pendant ce temps, il reprend de plus belle.
-... vous pouvez encore être sauvées, la rédemption vous tend les bras, acceptez là et rejoignez les âmes pures à la droite de l'Empereur. Lavez vous de vos pêchés, et recevez le pardon du tout puissant Empereur. Sachez que sa générosité n'a pas de limites, à l'image de sa puissance. Il ne vous reste maintenant que deux options, la rédemption ou la mort !
Pas de doutes, ce dingue sait parler aux foules. Je comprend mieux pourquoi la vingtaine d' allumés dans son dos sont prêts à mourir pour lui.

Tous les regards sont maintenant tournés vers Anna, elles attendent toutes un ordre. Mais la chef de gang reste silencieuse quelques instants. Puis soudainement, pointe son pistolet bolter dans la direction des rédemptionnistes, et comme on pouvait s'y attendre, hurle.
-Va te faire foutre mon gros !
À ce mots, elle enfonce la gâchette et son arme commence à faire un bruit monstrueux. Plusieurs projectiles explosent sur les débris à proximité d'Anderson. Les rédemptionnistes se jettent alors à couvert et sortent leurs armes pour riposter. Toutes les Esher autour de moi font alors de même, et la fusillade commence à s'intensifier. Seul reste en plein milieu, Anderson. Cette vision de l'homme immobile au cœur des échanges de tirs ne fait que confirmer la légende. Il n'évite pas les balles, ce sont les balles qui l'évitent. Je l'entend alors crier une dernière fois, plus fort pour couvrir le bruit.
-Vous avez donc choisis la mort, qu'il en soit ainsi...
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MessageSujet: Re: Truc sans nom   Truc sans nom Icon_minitimeDim 31 Mai 2009 - 15:50

En revoilà encore....
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MessageSujet: Re: Truc sans nom   Truc sans nom Icon_minitime

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