Séides d'Aazarh
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

Séides d'Aazarh

Forum du Club de jeux de figurines de Louvain-la-Neuve : les Séides d'Aazarh
 
AccueilPortailGalerieRechercherDernières imagesS'enregistrerConnexion
Le Deal du moment : -39%
Pack Home Cinéma Magnat Monitor : Ampli DENON ...
Voir le deal
1190 €

 

 Arcandryl, Prologue

Aller en bas 
AuteurMessage
Nadar
Nain pillier de bar
Nadar


Nombre de messages : 1271
Localisation : Hauts-Elfes, énigme 60
Loisirs : warhammer, counter, glandeur,...
Date d'inscription : 06/06/2005

Arcandryl, Prologue Empty
MessageSujet: Arcandryl, Prologue   Arcandryl, Prologue Icon_minitimeMer 29 Juin 2005 - 8:39

PROLOGUE
J'avais 9 ans quand cela s'est passé, mais je me rappelle du moindre détail. La nuit était sombre, comme si un démon avait recouvert le ciel d'un voile noir, comme si les astres s'étaient un instant détournés du spectacle qui allait s'offrir ici bas, comme si l'espoir avait disparu...

Nous étions dans le donjon, ma sœur et moi, ainsi que mes parents. En bas, une grande agitation envahissait la cour. Par la fenêtre, je voyais mes frères qui couraient en tous sens, certains avec des torches à la main, d'autres fuyant les premiers. Je ne comprenais pas. Des foyers ont commencé à se déclarer dans les alentours. Des cris et des pleurs commencèrent à emplir mon cœur de crainte. Comme si l'obscurité ne suffisait pas au Mal, une fumée noire commença à monter au ciel, m'empêchant de voir se qui se passait au dehors. Mon attention fut alors détournée vers des bruits de pas d'hommes en armes venant de l'escalier, derrière la lourde porte de la pièce principale. Des voix d'elfes se firent entendre, puis ils commencèrent à forcer la porte. Après plusieurs minutes qui durèrent pour moi une éternité, la porte se brisa.

Le maître d'armes entra le premier. C'était un visage que je reconnaissais et sa vue m'emplit de joie. Mais lorsque je voulus aller à sa rencontre, mon père s'interposa. Je m'aperçus alors qu'ils avaient une main sur le pommeau de leur épée, prêts à la sortir du fourreau. Le maître d'armes commença à parler :
- Joignez-vous à moi, mon Seigneur. Cessez d'obéir à l'usurpateur, et jurez fidélité au vrai roi.
- Comment peux-tu prononcer de tels propos ! Le seul roi légitime est le roi Phœnix ! C'est à lui que j'ai juré fidélité, et à nul autre !
- Tu sais bien qu'il n'est pas le roi légitime, il a été placé là par le conseil des puissants mages !
- Et l'épreuve de la flamme du Phœnix ? Seul le vrai roi peut la traverser ! Et celui que tu sers a échoué, il n'avait pas la faveur des Dieux !
- Mensonge ! Les mages avaient truqué l'épreuve !
- Ton cœur est noir, comme empli de haine, mais tes menaces ne me feront pas céder.
- Alors, je n'ai plus le choix. Gardes, tuez ces traîtres !

Les hommes du maître d'armes commencèrent alors à encercler mon père, mais aucun d'eux n'osa porter la première attaque. Un silence lourd envahit la grande salle. Il fut brisé après quelques instants par les 12 coups de minuits de l'horloge mécanique que mon père avait ramené d'un voyage dans le monde des nains. Au premier coup, le maître d'armes se lança pour porter la première attaque. Mon père dégaina son épée pour riposter. Le duel s'engagea alors dans une fureur et une rapidité frénétique. Les gardes s'écartèrent pour laisser la place au combat, ma mère se rapprocha de moi et ma sœur pour nous blottir contre elle. Elle voulait nous éviter ce spectacle, mais je n'en perdis rien.

Le combat était rythmé par les coups de l'horloge. A chaque 'bong', les deux protagonistes se ruaient l'un sur l'autre avec plus de fougue et de force. Les chocs s'accentuaient et s'accéléraient. ... Bong ... Aux neuvième coup, mon père parvint à faire chanceler le maître d'armes. ... Bong ... Aux dixième, celui-ci se rua de nouveau sur mon père avec une expression de haine qui déformait son visage, l'expression d'un démon. ... Bong ... Au onzième coup, le maître d'armes bascula en arrière, faisant tomber les chaises et la table qui se trouvaient derrière lui. Les chandeliers renversés mirent feu à la longue nappe de soie. Mon père se redressa et son expression de puissance me marqua à tout jamais. J'étais fier d'être le fils de Meronnil le Grand. ... Bong ... Le douzième coup sonna le coup qui porta. Je vis mon père lever l'épée pour achever le vaincu. L'épée fendit l'air, un terrible tonnerre claqua dans le ciel, le temps s'arrêta. Je vis alors une lame sortir de son dos, rouge de sang, transperçant la cape immaculée... Lorsqu'il s'affala, son dernier regard fut pour nous, sa famille. Ainsi mourut Meronnil, ainsi mourut mon père, ainsi meurt un elfe...

Le maître d'armes se releva, sortit l'épée qui avait transpercé l'armure sans aucune difficulté dans un bruit de métal vibrant. Son regard haineux se porta alors sur nous. Ce n'était plus un elfe, mais une bête assoiffée, sanguinaire. Il me regarda, j'espérais voir en son regard un sentiment de honte, de culpabilité ; mon corps ne m'obéissait plus, la peur me tétanisait. Il se rua sur nous avec un cri bestial. La honte m'envahit encore maintenant quand je pense à ce que je fis alors : j'avais fermé les yeux, et j'attendais le coup de grâce.

Lorsque je les rouvris, je vis le doux visage de ma mère, me fixant dans les yeux. Je pensais alors me réveiller d'un cauchemar, et sa présence me rassurait, me donnait envie de sourire. Il ne s'était rien passé, tout ceci était faux... Il ne s'était rien passé... Il ne s'était rien passé... Du sang commença à couler au bord de ses lèvres, mais elle gardait son sourire, le bonheur de nous voir, moi et ma sœur, le bonheur de nous avoir aimés, le bonheur qu'une mère ressent envers ses enfants, l'amour de tout un monde... Elle ouvrit sa bouche, comme pour dire quelque chose. Tout ce qui sortit de sa bouche fut un crachat de sang, qui vint me frapper au visage. J'aurais voulu fermer mes yeux, oublier... oublier... "Il ne s'est rien passé, il ne s'est rien passé..." Son sang coula le long de sa longue robe blanche. De sa poitrine dépassait la lame qui l'avait transpercée quand elle voulut nous protéger du coup fatal. Elle tomba au sol, avec toujours cette expression de bonheur, nous fixant ma sœur et moi, comme le plus précieux des trésors sur terre. Lorsqu'elle ferma les yeux, une lumière éclatante s'échappa de son corps, illuminant la pièce. Le cri terrifiant de la mort fit éclater mes tympans. Je me bouchai les oreilles et, une fois encore, je fermai les yeux, tel un couard. Lorsque je pus les rouvrir, je vis les gardes terrassés, tous avec une expression de quiétude sur le visage. La mort les avait emportés dans ses bras sans leur laisser le choix, sans leur laisser le temps de comprendre. Au milieu de la pièce, le maître d'armes se trouvait seul, à genoux. Les corps de mes parents avaient disparu, le feu était éteint. Le maître d'armes se releva, son visage n'exprimait rien, si ce n'est la mort elle-même. Il nous toisa, sans rien laisser deviner. Plus rien ne pouvait nous défendre maintenant, ma sœur et moi. Il fit un pas vers nous, puis s'arrêta de nouveau. Il leva son épée lourdement, comme si cela lui demandait un effort sur-elfique. A mi-hauteur, il la lâcha. Elle vint se planter dans le sol juste devant moi. La lame d'or marin me renvoya mon reflet. J'étais couvert de sang, et je pleurais. Le maître d'armes se retourna subitement et courut en direction d'une fenêtre donnant sur la cour. Il sauta à travers. Ma petite sœur poussa un cri de terreur. Ainsi meurt un elfe...
Mon reflet me fixa dans l'épée, il souffrait de me voir ainsi si fragile. Son regard devint sévère, me fixant toujours comme si je n'étais rien, car je n'étais rien ; je n'avais rien fait pour protéger les êtres qui tenaient le plus à moi. Ces yeux dans le reflet me jugeaient : "Comment oses-tu encore me regarder? Regarde-toi : tu es couvert de sang, mais ce n'est pas le tien : c'est celui des personnes qui sont mortes pour toi, et tu n'a rien fait pour elles. Regarde-toi : tu es frêle et couard, tu tiens debout car tu es tétanisé ; tu ne comprends pas, tu n'es rien..."

Quelque chose tira alors sur le pan de ma tunique, c'était Enddrylyan, ma petite sœur. Elle s'accrocha à moi, son regard me fit comprendre que mon devoir était de la protéger, quoiqu'il arrive, comme nos parents l'avaient fait pour nous. Je regardai de nouveau l'épée qui balançait encore au milieu de la pièce. Mon reflet était résolu, il ne craignait plus la peur. Je m'avançai alors vers l'épée et posa ma main sur le manche. Je la soulevai de toute mes forces. Mais il ne me fallut aucun effort. Je levai alors cette arme mystérieuse qui transperçait les armures comme de la chair, et je fis le serment depuis ce jour que ni la peur, ni la panique, ni la terreur ne maîtriseraient encore mon cœur.

C'est sur cette scène que je vous quitte pour l'instant :
Dans la salle principale, un petit garçon de 9 ans, une épée en main, résolu à protéger sa petite sœur qu'il tient sous son bras. Et elle, qui l'en croit capable, et que rien au monde ne pourra les séparer. Au dehors, la pluie torrentielle. Et le silence de la mort. Et partout jonchent des cadavres, une expression paisible sur le visage.
Revenir en haut Aller en bas
 
Arcandryl, Prologue
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Séides d'Aazarh :: Le petit fourre-tout :: Archives :: Récits et background-
Sauter vers: