Les Corsaires de l'Urthain

Les Corsaires de l’Urthain

( commentaires sur ma liste d’armée Elfes Noirs à 1500 points)

Cette liste est celle d’un équipage de Corsaires menés par Knohess Sellig, un noble déchu de son titre par une famille rivale. Celui-ci ne garda la vie sauve qu’au prix de l’exil forcé, et à la promesse de rachat des torts causés par ses parents au seigneur Shirnoth Zhigs de Gareth Kiro, une des îles qui se dressent entre l’Océan et le golfe de Naggaroth.

De nombreuses légendes parlent de ces îles où tant d’expéditions Asur se sont échouées, dans leurs tentatives futiles d’atteindre les rivages de Naggaroth. Les habitants de ces îles constituent une exception parmi la gent elfique car presque la moitié d’entre eux naissent avec le poil roux, particularité communément attribuée aux litres de sang qui ont coulé au large de ce lieu, et à l’atmosphère lugubre qui y règne. Brouillards, vents violents, bises glaciales, vagues énormes, qui manquent à chaque rafale d’engloutir les forteresses fièrement bâties pour monter la garde du haut des falaises et sur les plages, forment le climat du détroit. La végétation y est torsadée, et les seigneurs locaux doivent développer des trésors d’ingéniosité pour pouvoir faire pousser quoi que ce soit dans ce sol sablonneux et gelé la moitié de l’année. De fait, les convois entre Gareth Kiro et les cités de la baie sont nombreux pour ravitailler les îles en hommes, esclaves et nourriture.

Sellig, chassé de son fief, s’embarqua donc sur un vaisseau de taille moyenne, du modèle Squale de Glace, aux voiles mauves et triangulaires, à la proue acérée et renforcée d’acier, à la coque noire ébène, qu’il nomma Urthain.
Avec lui se trouvent ses sujets les plus fidèles et les plus loyaux : à l’origine, des gardes du corps et des serviteurs, maintenant, des tueurs aguerris, fièrement vêtus de la cape en peau de dragon des mers propre à leur caste. Ils portent des uniformes démodés et des armes de qualité inférieure, mais n’en ont cure car ces haillons témoignent aux yeux de tous de l’injustice terrible qui leur fut faite. Ils savent qu’un jour ils retrouveront la terre qui leur appartenait, et cela leur fait accepter leur condition de bannis, de quasi-vagabonds. Au combat, le gros d’entre eux se regroupe autour de leur chef sous la bannière enchantée, façonnée à partir d’une tapisserie qui trônait à l’origine dans le grand hall de la Maison Knohess. Les autres restent en marge, avec leurs arbalètes.
Ces corsaires sont aussi entraînés à monter à cheval, et la large cale du vaisseau contient des écuries et des cages dans lesquelles Mirkhu, Grand Eleveur de la Maison Knohess, nourrit des créatures étranges ressemblant fort à des harpies, mais aux traits beaucoup plus bestiaux, qu’il nomme harpies mineures.
Sellig a aussi réussi à mettre la main sur une poignée de créatures ressemblant à des Sang-Froid, plus fines et plus rapides, mais tout aussi terrifiantes, qu’il réserve à ses meilleurs corsaires.

Grâce à ses économies, il a engagé un groupe d’Eclaireurs de l’Echine Noire, qui ne se mêlent que rarement aux autres membres de l’équipage, préférant accomplir entre eux leurs rites secrets et silencieux. Un certain antagonisme règne entre les deux groupes, mais le professionnalisme de ces ombres au combat et les regards qu’ils jettent aux incongrus suffisent à calmer tout début de rixe.
Il a aussi pu acheter un nouveau modèle de baliste, l’ancienne, une vieille machine à la forme et à la couleur baroque, commençant à montrer des signes de faiblesse. Bien que ce vieux modèle de baliste ait plus été conçu dans un but ornemental, c’est un héritage de son ancienne demeure qu’il tient à préserver, et qui s’avère quand même efficace lors de ses raids terrestres.
Enfin, à la poupe du navire, deux cabines entières sont réservées à la mystérieuse Ellebasi, une envoûtante sorcière versée dans les arts de la magie noire et éduquée au couvent de Lanedra, une grande bâtisse dressée sur un rocher, entourée d’arbres noirs, sur la côte du continent, juste derrière les îles du détroit. Elle est accompagnée d’un groupe de quinze soldats, tous muets, semble-t-il, qui l’escortent pendant les raids.
Seul Sellig connaît la raison pour laquelle elle et ses sbires se trouvent à bord.
Parmi l’équipage, toutes sortes de rumeurs circulent. Certains disent qu’elle a été envoyée par le seigneur Shirnoth, voire par le Roi Sorcier lui-même, afin de surveiller Sellig et de rapporter l’état de l’Urthain à son maître. D’autres suggèrent qu’au contraire elle est aussi a été bannie de son couvent et qu’elle cherche à éviter les autorités de Naggaroth. D’autres encore disent qu’elle a conclu un pacte avec le capitaine et qu’elle garde une partie du butin pour elle-même, moyennant la location de ses services, ou qu’elle serait en quête d’artéfacts anciens qui seraient restés dans les terres des hommes après la Guerre de la Barbe. Enfin, certaines rumeurs prétendent qu’elle serait l’épouse de leur capitaine, ou peut-être serait-ce sa sœur cachée ?
Ce qui est sûr, c’est que nul n’est jamais entré dans la cabine qui lui sert de temple et où elle garde toutes sortes de colifichets, d’organes conservés dans des bocaux et de sombres grimoires scintillant de magie. De temps à autre, elle emmène un des membres de l’équipage ou de sa garde personnelle dans sa chambre, pour satisfaire ses besoins intimes. C’est un grand sujet de conversation pour les Corsaires.

Un jour nous apprendra si ces vaillants et cruels guerriers reprendront leur dû et pourront recommencer à vivre comme il sied à des individus de leur rang, ou si, ballottés par les flots du destin sur la mer déchaînée, ils périront comme des bannis dont l’histoire ne retiendra jamais le nom.